Exploiter la technologie pour gagner la confiance du public

Published: 6 sept. 2019 10:00:00

Le domaine des communications critiques est confronté à une pression et à des changements sans précédent. Pour vous aider à mieux comprendre ces challenges, nous avons demandé à certains experts du secteur de donner leur point de vue sur l’avenir des communications critiques et sur les défis auxquels les nombreuses organisations sont confrontées.

Découvrez dans cet article une interview de M. Juan Martin Granados, Secretary of Government, État de Querétaro (Mexique) sur l'utilisation des radiocommunications par les autorités et ce que peuvent apporter les nouvelles technologies à la sécurité publique (Interview traduite de l'Anglais)


M. Juan Martin Granados, Secretary of Government, État de Querétaro (Mexique)

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M. Granados Torres est né à Santiago de Querétaro, au Mexique. Il a étudié à l'Université autonome de Querétaro, où il a obtenu un master et un doctorat. Il y a également enseigné le droit pénal à des étudiants de licence et de master. De plus, il a participé à des activités de conception, de mise en œuvre et de coordination du programme de licence relatif aux sciences de la sécurité.

Il a fait partie de la branche du pouvoir judiciaire de l'état de Querétaro pendant 17 ans, où il a occupé différents postes, de stagiaire non rémunéré à juge. Il a été directeur de l'Institut de spécialisation judiciaire (Instituto de Especialización Judicial) qui se charge de la conception et de la mise en œuvre du système du Service d'orientation professionnelle judiciaire de l'état (Servicio de Carrera Judicial del Estado) responsable de la nomination des agents publics.

Il a été membre fondateur du Conseil d'État judiciaire fédéral mexicain. Il est également intervenu en tant qu'avocat commis d'office et membre du Bureau du ministère public.

En 1998, il rejoint le Bureau d'état du procureur général en qualité de directeur des enquêtes criminelles, et accède au poste de procureur général qu'il occupera de 2002 à 2009.

M. Granados Torres a également proposé ses services en tant que consultant, conseiller et représentant légal dans différents domaines en lien avec l'administration publique, la sécurité et la justice. Il a également enseigné en tant que professeur invité à l'INACIPE (Institut national des sciences pénales) et dans d'autres établissements d'enseignement mexicains.

En octobre 2015, il est nominé par le gouverneur Francisco Domínguez Servién au poste de secrétaire du gouvernement en tant que directeur du cabinet de sécurité et coordinateur général du modèle de Querétaro pour le système judiciaire oral. Il occupe encore ce poste à ce jour.

“Il s'agit peut-être ici du plus grand des défis ; grâce à la technologie, les autorités peuvent accroître la confiance du public en démontrant leur efficacité ainsi que leur réactivité. ”


Quelle est votre utilisation actuelle de la radiocommunication ?

La politique de l'état vise à développer la technologie, et la connectivité en particulier, dans le but de réduire le temps de gestion des informations. De même, la technologie offre également une certaine sécurité aux autorités, car elle empêche les intrusions tout en leur permettant d'examiner les utilisations non autorisées ou la corruption des informations.

L'objectif final et nos intentions coïncident : il s'agit de proposer des services personnalisés à la fois aux utilisateurs et aux citoyens en général. Cela signifie que les communications doivent être utilisées pour coordonner le travail des différentes entités et agences afin d'assurer la sécurité des opérateurs, particulièrement lors d'opérations à haut risque. Plus généralement, nous souhaitons fournir des services personnalisés aux utilisateurs provenant de différentes institutions.

Qui utilise la radiocommunication ? Certains départements ou certaines organisations en particulier ?

En ce qui concerne la sécurité et le maintien de l'ordre public, nous visons à coordonner le travail des différentes institutions. D'un point de vue fonctionnel, les opérateurs, ou les utilisateurs les plus fréquents, sont les corps et les services de police, les enquêteurs et des analystes statistiques et d'informations. Néanmoins, il existe un potentiel de développement, qui pourrait impliquer des opérateurs provenant d'entités du maintien de l'ordre.

Quel volume de trafic le système connaît-il ?

Nous recevons environ 3 000 appels d'urgence par jour provenant de citoyens. Ce chiffre ne prend pas en compte le trafic interne entre les entités, car le système a été conçu pour prendre en charge l'interopérabilité.

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Quelle utilisation faites-vous des téléphones portables, fixes ou des autres moyens de communication ?

Les communications officielles se font par radio ; la police emploie également des radios. Nous utilisons également des téléphones portables, qui sont fournis directement aux opérateurs. Cependant, cette technologie ainsi que le degré de fiabilité qui y est associé est proposée sur un plan commercial.

Pouvez-vous citer quelques exemples des cas d'utilisation les plus classiques de la radiocommunication ?

Tous les rapports d'enquête criminelle au niveau de l'état sont préparés par des policiers sur le terrain, sur la scène de crime, ou à l'endroit où se trouve la victime. Ils prennent des notes à l'aide d'une tablette dotée d'une technologie interne, et la communication avec le centre de coordination se fait de manière électronique. Les opérateurs se servent également de ces tablettes pour communiquer entre eux, en plus des services de téléphonie mobile.

Airbus développe actuellement un prototype à notre intention, afin que les services de communication mobile, ou les téléphones portables, évoluent vers ce type de terminal, dans le but de garantir la sécurité des opérateurs et d'améliorer non seulement le service, mais également la confidentialité pour l'ensemble du public.


Les télécommunications sont d'une importance vitale en ce qui nous concerne, car il est essentiel que nos citoyens aient conscience de la présence des autorités et de leur réactivité dans le cas d'un appel d'urgence.


Quelle sera l'évolution des communications critiques et des exigences des utilisateurs dans les années à venir ? Quels sont les principaux défis ? Comment vous y préparez-vous ?

Sur le plan de la sécurité, l'élément le plus important consiste à proposer des services qui dépendent des systèmes de communication, tout en contribuant à une relation étroite avec les citoyens et en garantissant une réaction rapide des autorités.

Les télécommunications présentent une importance vitale en ce qui nous concerne, car il est essentiel que nos citoyens aient conscience de la présence des autorités et de leur réactivité dans le cas d'un appel d'urgence. Ils doivent également avoir la certitude que leur appel ne restera pas sans réponse, et que les autorités réagiront de manière appropriée.

Nous travaillons actuellement sur plusieurs développements qui permettraient d'augmenter le potentiel de confiance accordé aux autorités. Il s'agit peut-être ici du plus grand des défis ; grâce à la technologie, les autorités peuvent accroître la confiance du public en démontrant leur efficacité ainsi que leur réactivité.

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Quels sont vos projets de développement des communications ?

Nous sommes confrontés à deux défis principaux. D'une part, le système de justice pénale fait face à l'impératif suivant pour être pleinement efficace : les communications doivent garantir la sécurité juridique, le respect fiable de la confidentialité et la rapidité des procédures. D'autre part, le plus grand des défis en rapport à la sécurité consiste à proposer des services personnalisés qui apportent plus d'informations au public, et ce grâce à la technologie, tout en encourageant une participation plus importante de la part de la population.

Pour en revenir à l'exemple cité précédemment, la technologie permet l'enregistrement des informations sur le terrain, ce qui signifie que les personnes impliquées n'ont pas besoin de se rendre dans les institutions publiques pour porter plainte. Cette procédure est légale ; toutes les informations sont rassemblées et analysées par les unités de police, les institutions chargées de la sécurité ou les unités chargées des enquêtes criminelles au sein du bureau du procureur. La personne qui porte plainte sait que la première étape du processus judiciaire a été lancée, et ne craint pas que le crime en question reste impuni.

Cet aspect s'est développé constamment au cours des deux années et demie pendant lesquelles nous avons utilisé cette application dans le contexte de notre travail, et nous avons constaté une augmentation stable de 35,5 % du nombre de dépôts de plaintes. Cela signifie que nous en savons plus, que nous disposons de davantage d'informations sur la perpétration de crimes, parce que les gens portent plainte plus souvent. De plus, ces connaissances permettent bien entendu aux institutions d'être mieux en mesure de faire leur travail.

Nous souhaitons concrétiser plus de développements et plus d'applications afin d'augmenter le taux de participation du public. Si nous arrivons à inciter les gens à contribuer, s'ils se sentent inclus, ils auront conscience de prendre part à l'établissement d'une sécurité accrue.

Les avis et les opinions exprimés dans le présent document n'engagent que la personne interrogée et ne reflètent pas nécessairement la position ni la politique officielle d'Airbus.

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